lundi 18 février 2013

Percy Jackson again

Voici un texte sur un personnage plus ou moins secondaire de la séries Percy Jackson (cela dépend du tome que vous ouvrez). Rachel :)
Je l'ai écrit quand j'ai découvert, sur deviantart, que plein de gens la détestait. Hein? Plait-il? Détester Rachel? Mais pourquoi ?! En fait, je suis sûre que ceux qui déteste Rachel sont ceux qui aime dur comme fer le couple que forme Percy avec sa copine et qu'il ont horreur de voir Rachel plus ou moins se rapprocher de lui. (Voyez comme j'évite les spoilers à ceux qui voudraient les éviter :D)
Mais je me suis dis que peut-être, ces gens-là, il ne là comprenne pas, Rachel. 
C'est vrai, parfois la haine découle de l'incompréhension, du refus de découvrir les autres...

Alors moi, je me suis plongée dans l'enfance de cette belle petite rouquine, en espérant vous la faire connaitre, et expliquer son comportement futur ! :)

Quand je serai motivée, j'en écrirai d'autre. Celui-ci dépeint la facette la plus sombre et triste de Rachel... Mais elle n'est pas toujours comme ça :)

Enjoy !

Sombres nuits de doutes.

Il est tard, je suis roulée en boule dans mon lit, les draps chiffonnés pendant d’un côté, des oreillers de toutes parts. Décidément, on ne dort pas mieux dans un grand lit rond que dans un lit double classique.
C’est encore une de ces nuits où mon esprit fonctionne à cent à l’heure, où ma vie me parait impossible, incompréhensible, où toute ma bonne humeur disparait, ma joie de vivre vole en éclat ; un de ce soir où j’aurais besoin que quelqu’un vienne me rassurer… mais je suis seule, comme d’habitude. Seule dans ma suite de 120m², en dessous de celle de mes parents, au-dessus de nos trois salons, cuisine et pièce à vivre.

Je n’arriverai pas à dormir. Lasse, je m’assoie sur mon lit, recoiffant d’une main les mèches folles qui me chatouille le visage. Faire le point ne me fera pas de mal.
J’ai eu 14 ans il y a peu. Je m’appelle Rachel. De mon nom complet : Rachel Elisabeth Dare. Un nom pompeux que j’évite de mettre en avant, que je tiens de mes… parents, évidemment. C’est grâce à la fortune de mon père, promoteur immobilier, que, contrairement à toutes les filles normales de mon âge, j’ai une suite, et non une chambre. Promoteur immobilier : « travail consistant à détruire des kilomètres carré de nature, bétonner le tout, et en faire des grands bâtiments d’hommes d’affaires. » Un boulot à pleins temps, qui lui rapport gros, très gros, et quel que soit l’avis de maman là-dessus, elle ne dit rien parce qu’elle est tout à fait satisfaite de pouvoir faire du shopping tous les jours, s’acheter mille paires de chaussures et des kilos de nécessaire à maquillage.
Je ne vois que rarement mes parents, et je m’en fiche. Je ne suis pas en accord avec eux, et je n’ai surtout pas envie de leurs ressembler. Je veux voler de mes propre ailes, me différencier. Je veux peindre, sculpter, faire des manifs avec des potes écolos, aider les plus démunis et sécher les cours. En soit, la crise d’adolescence classique. Pas de quoi s’affoler… Si seulement il n’y avait que ça.

Depuis toute petite, je vois. Je les vois, ces créatures, ces monstres, qui hante parfois les rues de Manhattan. Mais je suis la seule… j’ai froid dans le dos. Pourquoi est-ce que je vois des monstres ? Les autres font-ils semblant de ne pas les voir ? Est-ce que je les invente ? Est-ce que… je suis folle ?
Je respire un bon coup, et allume la lampe de chevet. Et je sors ma plaque de chocolat. Faire le point, faire le point. Ne pas céder à la panique. 

La première créature que j’ai vue n’était pas un monstre. C’était une sirène. J’avais 6 ans. Mes parents venaient d’acheter un yacht, et pour les vacances, nous avions fait une croisière. J’étais sur le pont, les yeux rivés sur l’eau, quand elle est arrivée. Elle allait très vite, elle avait des écailles brillantes sur sa queue de poisson, de longs cheveux verts, la peau très claire. Elle est passée tout près de nous, et son regard a croisé le mien. J’ai compris qu’elle m’avait vue ; j’étais émerveillée, je criais à ma mère de venir voir. Un instant, elle s’est arrêtée, puis elle m’a fait un petit signe de main et s’est enfoncée à nouveau dans l’eau. Ma mère arrivait, mais elle n’a vu, d’après elle, qu’un gros poisson verdâtre. J’ai eu beau lui dire que c’était une sirène, tous les jours qui suivirent, et le dire à mon père aussi, elle ne m’a jamais cru. Elle m’a dit que les sirènes n’existaient pas ; je lui ai répondu que la petite sirène, Ariel, existait. Elle m’a rabroué en me disant que les dessins animé ne disaient pas la vérité, que le père noël n’existait pas non plus, et que c’était malsain de dire à tout le monde que je voyais une sirène. De délicieuses vacances.

Suite à ce premier contact, j’ai vue divers autres créatures, beaucoup moins sympathiques. Vers mes 10 ans j’ai vu une bête féroce, tous crocs dehors, qui courrait sur la route et s’est enfoncée dans une ruelle sombre. J’ai hurlé de terreur, bien sûr. Mes camarades se sont moqués de moi, ils regardaient au même endroit et n’avaient rien vu. La maîtresse qui a tenté de me calmer, a conclu que j’avais beaucoup d’imagination. Ma mère a approuvé avec un sourire navré.
J’ai croisé un jour un homme dans la rue, qui m’a salué. Il n’avait qu’un œil, un seul, au-dessus du nez.
J’ai déjà entendu des statues se parler, dans un parc.
Et puis un jour, j’ai vu un groupe de personne être attaqué pour une affreuse créature, terrifiante, un visage humain ridé et fripé, des petits yeux méchants, des ailes de chauve-souris ; elle griffait et pinçait le visage des passants paniqués, dans un cri strident de satisfaction. Je ne sais pas pourquoi elle les a attaqués. Quelques instants plus tard elle battait en retraite, visiblement apeurée, mais de là où j’étais – à l’intérieur d’une bouquinerie – je n’ai pas pu voir ce qui l’avait fait fuir. Je suis sortie. C’était l’occasion ou jamais de me prouver que je n’étais pas folle : une dizaine de personnes avaient été agressé ! Mais leurs versions des faits ne fut pas ce que j’espérais. Tout le monde s’accordait pour dire qu’ils avaient été attaqués pas un aigle particulièrement grand et particulièrement intrépide. Qu’un aigle se retrouve un plein cœur de Manhattan ne les choquaient apparemment pas. Ils avaient vu un aigle et ne cherchaient pas plus loin. Et moi… j’étais complétement perdue. J’essayais sans y croire de me dire que j’avais mal vu…

Ce n’est pas normal ! Soit c’est moi qui suit folle, ce qui est probable, tout le monde et contre moi – et encore, la quantité ne fait pas la vérité. Soit, ce sont eux qui sont fous, qui se voilent la face, se laissant attaquer et dépasser, mais trouvant toujours une explication « logique » à cette vérité monstrueuse !
Je suis encombrée de mille questions existentielles : Est-ce que je vis dans la réalité ? Ou dans un rêve ? Suis-je réelle ? Existe-t-il plusieurs mondes ? Est-ce que je suis à ma place ?
Je ne peux tragiquement me confier à personne ; Mes parents n’y comprennent rien, ils ne voient pas, et si j’insiste trop ils risquent de m’envoyer chez un psy, qui n’attendrait qu’un aveu pour me faire enfermer. Et je ne veux pas m’adresser à ces créatures, de peur que, réalisant que je les vois, elles m’attaquent. Et certaines de ces créatures ne doivent même pas savoir parler… les bêtes féroces, les fantômes… Peut-être qu’aucune ne parle. Peut-être qu’aucune n’existe…
 
Si cette maison était plus chaleureuse, plus vivante, et mes parents plus… abordables, je crois que je ne sortirai plus du tout d’ici. Seulement ici, c’est l’ennui qui me tue à petit feu. Alors autant risquer de mourir sous les griffes d’une créature qui n’existe peut-être pas, mais pouvoir profiter de l’affection de mes amis…

Je me roule en boule sur mon lit, guettant d’un œil fiévreux mon immense chambre, mes armoires, mes vêtements qui trainent, mes toiles, ma chaine hifi, tout, chaque détail. C’est le petit jour et les ombres s’étirent aux pieds de tous ces objets, d’une manière peu rassurante… J’ai 14 ans, et je n’en sais pas plus que quand j’en avais 6. La nuit ne porte pas conseil, comme on dit, et peut-être que demain je croiserai un zombie, pour me convaincre une fois de plus que je suis folle. J’ai peur…

Faire le point n’a servi à rien, évidemment… Seulement à m’inquiéter… Trouverai-je un jour quelqu’un qui voit les mêmes choses que moi ? Quelqu’un capable de me prouver que je ne suis pas folle, qui voudrait bien écouter tout ce que j’ai vu sans me juger ? Est-ce qu’un jour j’obtiendrai des explications, des réponses logiques à ces visions de malheurs ? Je ne veux plus vivre en faisant croire aux autres que tout va bien… Je suis épuisée… épuisée de tout cela.

Je tombe enfin dans le sommeil, les idées embrumées… Puissais-je un jour sortir de cette maudite brume…

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